Le nom de ce coteau évoque la bruyère,une des plantes caractéristiques de la lande qui dominait le paysage il y a seulement quelques dizaines d'années. La présence de cette plante s'explique par l'originalité d’un sous-sol assez différent de celui de la plupart des autres pelouses sèches de la Montagne St Pierre. Ici des graviers côtoient les roches calcaires classiques. Déposés dans le lit de laMeuse et du Geer, ces graviers sont les témoins de l'ancien tracé de ces rivières qui serpentaient ici il y a plus d’un million d’années.

 

Autrefois, la Brouhîre et les collines avoisinantes étaient pelées et sans couvert forestier. C’est l’action des bergers et de leurs troupeaux qui assuraient alors le maintien de pelouses rases. Seules certaines espèces de plantes et d’insectes étaient adaptées à ces milieux chauds, secs et ensoleillés. Suite à la disparition des bergers, beaucoup de ces pâtures ont été abandonnées et se sont reboisées, menaçant ainsi les espèces rares installées depuis bien longtemps. Pour sauvegarder ce patrimoine naturel et historique, il est indispensable d’y mener une gestion efficace.

 

Une convention, signée en 2002 avec la Commune de Bassenge, a permis de placer le site en réserve naturelle. En conséquence, la gestion recommandée consiste à stimuler le potentiel biologique du milieu. Dans un premier temps, des coupes d'arbres et d'arbustes ont été nécessaires afin de maîtriser la recolonisation forestière. Aujourd'hui, des fauches de la végétation sont annuellement entreprises en parallèle d'un pâturage extensif par moutons. L'objectif étant de retrouver la richesse d'autrefois. La situation géographique particulière permet une collaboration étroite avec les gestionnaires du site flamand voisin (le Tiendeberg) afin d'envisager la gestion commune de l’une des plus grandes superficies de pelouses sèches sur graviers d’Europe occidentale.